Sarah Knafo
Auditrice à la Cour des comptes | |
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magistrate à la Cour des Comptes en disponibilité - conseillère politique du président de " Reconquête " |
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Reconquête (depuis ) |
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Sarah Knafo est une femme politique et une magistrate à la Cour des comptes, née le aux Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
En 2018, après des études supérieures au sein de l'université Panthéon-Sorbonne, de l'Institut d'études politiques de Paris, elle est élève de l'ENA. Très bien classée à la fin de sa scolarité (dans les dix premiers), elle est alors magistrate à la Cour des comptes. Après avoir demandé et obtenu une mise en disponibilité pour raisons personnelles, elle mène en 2021-2022 la campagne présidentielle de son compagnon Éric Zemmour dont elle est la principale conseillère.
Situation personnelle[modifier | modifier le code]
Famille[modifier | modifier le code]
Née en 1993 aux Pavillons-sous-Bois[1], Sarah Knafo est issue d'une famille de juifs séfarades d'Algérie[2]. Sa mère est hypnothérapeute, son père chef d'entreprise, et sa sœur, Cindy Knafo, photographe de mode. Son frère Dan, né en 1998, meurt en 2017.
Formation[modifier | modifier le code]
Sarah Knafo suit une scolarité au lycée de l'Alliance, établissement privé juif sous contrat, appartenant au réseau de l'Alliance israélite universelle, où elle obtient un baccalauréat en 2011[3]. Elle déclare en 2016 : « Je suis de confession juive mais je me sens de culture chrétienne. Chez moi, Charles Péguy est aussi important que la Torah[4]. »
Admise en classe préparatoire à la rentrée 2011, elle échoue deux ans au concours d'entrée du département D2 économie-gestion de l'École normale supérieure Paris-Saclay[5]. Elle entre finalement à l'Institut d'études politiques de Paris en 2013, où elle est admise au sein du master affaires publiques. Elle obtient également une double licence d'économie et de science politique à l'université Panthéon-Sorbonne en 2014[6]. Vers ses 20 ans, elle est inscrite aux cours du soir du cours Cochet-Delavene[7].
En 2017, après une première tentative[8], Sarah Knafo est reçue au concours d'entrée de l'École nationale d'administration (ENA), promotion Molière (2018-2020). Elle aurait notamment été encouragée à tenter le concours de l'ENA par Éric Zemmour[9].
Vie privée et familiale[modifier | modifier le code]
À partir de 2021, Sarah Knafo est présentée dans les médias comme la compagne d'Éric Zemmour[8],[10],[11].
En , Paris Match publie en couverture une photo suggestive d'elle et Éric Zemmour, tous deux attaquent alors le journal en justice pour atteinte à la vie privée[12],[13]. En de la même année, le journal Closer affirme qu'elle est enceinte d'Éric Zemmour, qui porte plainte contre le journal, dans le contexte du début officiel de sa campagne présidentielle[14],[15].
En , lors d'une interview télévisée sur BFM TV, Éric Zemmour confirme leur liaison[11]. Au mois de , François-Xavier Ménage, en marge de la promotion de son livre L’Intrigante Sarah Knafo coécrit avec Ava Djamshidi, révèle qu'elle leur a affirmé n'avoir jamais été enceinte[16],[17].
Parcours professionnel[modifier | modifier le code]
Stage en ambassade et affectation au sein de la Cour des comptes[modifier | modifier le code]
En 2018, au cours de sa scolarité à l'ENA, Sarah Knafo effectue un stage à l'ambassade de France en Libye, à l'époque transférée à Tunis[8]. Elle travaille notamment sur les routes migratoires, expérience qu'elle fait ensuite valoir lors d'un second stage à la direction générale des étrangers en France. C'est dans le cadre de ces stages qu'elle rédige un « guide pratique » à destination de l'administration centrale, destiné à faciliter les procédures d'expulsion des clandestins[4].
Au printemps 2020, elle intervient à la préfecture de Seine-Saint-Denis en tant que « haut fonctionnaire en renfort Covid-19 », et cette période est actée comme « service volontaire », pour lequel elle est décorée de la médaille d'honneur pour acte de courage et de dévouement sur décision du préfet Georges-François Leclerc[18].
En 2019, son classement à la fin de ses études à l'ENA lui ouvre la porte des grands corps de l'État[19]. Elle devient auditrice à la Cour des comptes[20]. Elle fait partie de la brigade qui contrôle les comptes annuels du palais de l'Élysée au printemps 2020[8].
Mise en disponibilité de la Cour des comptes[modifier | modifier le code]
En , elle est mise en disponibilité de la Cour des comptes, présidée par Pierre Moscovici, afin d'en respecter la déontologie et en raison de son engagement politique aux côtés d'Éric Zemmour[21].
Engagements politiques[modifier | modifier le code]
Membre de l'UNI et de l'UMP[modifier | modifier le code]
Durant sa scolarité à Sciences Po (2013-2017), Sarah Knafo rejoint l'Union nationale inter-universitaire (UNI), ainsi que l'association étudiante « Critique de la raison européenne » (CRE), qui défend des positions souverainistes et eurosceptiques[8],[7]. Dans ce cadre, elle rencontre Hubert Védrine, Jean-Pierre Chevènement, Régis Debray, Alain Finkielkraut et Marie-France Garaud[8].
Le Monde la dit « séduite par le sarkozysme de 2012 », époque à laquelle elle adhère à l'Union pour un mouvement populaire (UMP). Elle rencontre Henri Guaino en 2014, puis distribue des tracts parmi les Jeunes avec Guaino. Si elle laisse volontiers dire qu'elle a été sa « collaboratrice parlementaire », Le Monde précise que c'est « à la surprise de la véritable collaboratrice, qui ne l’a jamais vue au bureau[8]. »
En 2015, alors adhérente à l'UMP, elle se déclare favorable à la création d'une section étudiante du Front national à Sciences Po.[réf. nécessaire] En vue de la primaire de la droite et du centre de 2016, elle soutient Henri Guaino, qui ne se porte finalement pas candidat[9].
Conseillère d'Éric Zemmour[modifier | modifier le code]
En , elle est, avec Jacques de Guillebon, l'une des principaux organisateurs de la « Convention de la droite », dont Marion Maréchal et Éric Zemmour sont les têtes d'affiche, et qui vise à favoriser l'union des droites[22]. Depuis, elle apparaît, selon Le Monde, comme « la pièce maîtresse [du] dispositif » conduisant Éric Zemmour à se porter candidat à l'élection présidentielle de 2022[8]. Elle lui apporte son réseau constitué de jeunes de l'Institut de formation politique — école financée par Charles Gave —, de ses camarades de l'Union nationale inter-universitaire et de militants de La Manif pour tous[23]. Elle rapproche Marion Maréchal, qui est l'une de ses amies, d'Éric Zemmour[24].
Au début de l'année 2021, L'Express indique qu'elle est depuis plusieurs années conseillère d'Éric Zemmour, un ami de sa famille, dans l'éventualité d'une candidature à l'élection présidentielle de 2022[4],[25]. Selon L'Obs, elle organise dans son appartement du Quartier latin des rencontres entre Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan pour évoquer une potentielle candidature du premier à la présidentielle. Elle aurait également organisé des entrevues avec Marion Maréchal et Laurent Wauquiez[26]. En , Mediapart révèle son rôle de directrice de la campagne d'Éric Zemmour[27]. Son titre officiel est celui de « directrice stratégique de la campagne »[9]. Antoine Diers, cadre de l'équipe de campagne d'Éric Zemmour, la fait applaudir lors de la réunion publique de Villepinte de novembre 2021, la présentant comme « celle qui est à l'origine de tout »[10]. En officialisant sa relation avec elle en janvier 2022, Éric Zemmour précise que « sans elle, il n’y aurait pas eu de campagne »[28].
Elle perçoit pendant la campagne un salaire mensuel de 6 000 euros. D'après L'Express, elle devrait continuer à toucher cette somme en tant que salariée du parti Reconquête après la présidentielle[29].
Fin avril 2024, elle annonce être 3ème sur la liste du parti Reconquête aux élections européennes de juin 2024[30].
Association de conseils de lecture personnalisés[modifier | modifier le code]
En 2021, elle fonde avec le romancier Alexandre Galien l'association Alexandre & Aristote, dont l'objet est de « diffuser la culture notamment en donnant des conseils de lecture personnalisés »[31] grâce à une plateforme[32] fonctionnant avec un algorithme d'intelligence artificielle. Le nom de l'association fait référence à une citation de Charles de Gaulle dans son ouvrage Vers l'armée de métier : « Au fond des victoires d'Alexandre, on retrouve toujours Aristote[33]. »
L'association tisse notamment un partenariat avec la médiathèque du Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis[34]. Après l'achat par le maire pour le compte de la médiathèque de dix mille ouvrages recommandés par l'association, des bibliothécaires du Blanc-Mesnil, qui disent ne pas avoir été consultés à ce sujet, s'inquiètent du sens de ces acquisitions[35], en raison des liens entre Sarah Knafo et Éric Zemmour[34].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- « Éric Zemmour : qui est Sarah Knafo, sa conseillère de l'ombre qui fait la une de Paris-Match ? », sur ladepeche.fr, (consulté le ).
- Noëmie Leclercq, « Qui est Sarah Knafo, plus proche conseillère d’Eric Zemmour ? », sur elle.fr, (consulté le ).
- « Plaquette d'information de l'Alliance israélite universelle » [PDF], sur aiu.org, (consulté le ).
- « Eric Zemmour, la tentation présidentielle (3/3) : Knafo, la conseillère de l'ombre », sur lexpress.fr, (consulté le ).
- Salomé Gegout, « Sarah Knafo : qui est vraiment la "conseillère" de Zemmour ? » , sur Le Journal des femmes, (consulté le )
- « Mme Sarah KNAFO - auditrice de 2e classe à la Cour des comptes », sur lesbiographies.com (consulté le ).
- Tristan Berteloot, Guillaume Gendron, « Sarah Knafo, l'éminence grisée d'Eric Zemmour » , sur liberation.fr, (consulté le ).
- Ivanne Trippenbach et Franck Johannès, « Élection présidentielle 2022 : derrière Eric Zemmour, l’indispensable Sarah Knafo » , sur lemonde.fr, (consulté le ).
- Jérémie Baruch, Maxime Vaudano, Vincent Nouvet et Anne Michel, « Derrière Eric Zemmour, les cinquante lieutenants d’une campagne d’extrême droite », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- « Sarah Knafo : Eric Zemmour en dit (un peu) plus sur sa "compagne" », sur linternaute.com, (consulté le ).
- « «Sarah Knafo est ma compagne», officialise Eric Zemmour », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- « Zemmour dans « Paris Match » : la com fait des remous », Libération, no 22 septembre 2021, , p. 4.
- Romain Herreros, « Éric Zemmour et Sarah Knafo attaquent "Paris Match" pour atteinte à la vie privée », sur huffingtonpost.fr, (consulté le ).
- Ruben Vanyper, « Eric Zemmour fou de rage après l'annonce de la supposée grossesse de Sarah Knafo », sur femmeactuelle.fr, (consulté le ).
- Geoffroy Tomasovitch, Jean-Michel Décugis et Benoît Daragon, « Éric Zemmour tente en vain d’empêcher la sortie d’un article de Closer sur la grossesse supposée de Sarah Knafo », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- Guillaume Descours, « "Sarah Knafo n'a jamais été enceinte": la compagne et conseillère d'Eric Zemmour au cœur d'un livre », sur rmc.bfmtv.com, (consulté le ).
- Marie-Hélène Hérouart, « Sarah Knafo : grossesse, fausse couche… La compagne d’Éric Zemmour répond aux rumeurs », sur gala.fr, (consulté le ).
- « Sarah Knafo, réseauteuse des droites extrêmes dans l'ombre de Zemmour », sur humanite.fr, (consulté le ).
- Arrêté du 23 décembre 2019 portant affectation aux carrières des élèves de la promotion 2018-2019 « Molière » de l’École nationale d'administration ayant terminé leur scolarité au 31 décembre 2019 (élèves issus des concours externe, interne et troisième concours).
- Décret du 9 janvier 2020 portant nomination et titularisation (Cour des comptes).
- Marcelo Wesfreid et Alexandre Sulzer, « La conseillère politique d’Éric Zemmour quitte temporairement la Cour des comptes », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- « Plongée dans les coulisses de l’organisation de la Convention de la droite : l'engagement de Marion Maréchal et Eric Zemmour en faveur de l’union des droites », sur theworldnews.net (consulté le ).
- Émilie Lanez, « Celle qui murmure à l'oreille d'Éric Zemmour », Paris Match, no 3777, , p. 50 (lire en ligne, consulté le ).
- Marylou Magal, « Marion Maréchal, la tentation Zemmour », sur lexpress.fr, (consulté le ).
- « Eric Zemmour 2022 : qui sont ceux qui veulent le voir devenir président ? », sur tf1.fr (consulté le ).
- Paul Laubacher, « Sarah Knafo, l’énarque dans l’ombre d’Eric Zemmour », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
- Lucie Delaporte, Marine Turchi, « L’équipe de campagne d’Éric Zemmour : le listing secret », sur mediapart.fr, (consulté le ).
- Nicolas Poincaré, « Qui est Sarah Knafo, directrice de campagne et compagne d'Eric Zemmour? », sur rmc.bfmtv.com, (consulté le ).
- Cécile Antoine-Meyzonnade, « Éric Zemmour : ce gros salaire que Sarah Knafo a touché pendant la campagne - Gala », sur Gala.fr, .
- « Européennes: qui est Sarah Knafo, la compagne d'Éric Zemmour et numéro 3 sur la liste Reconquête », sur BFMTV (consulté le )
- « Association “Alexandre & Aristote” », sur journal-officiel.gouv.fr (consulté le ).
- « "La littérature va vous parler", la plateforme de recommandation Alexandre et Aristote », sur livreshebdo.fr (consulté le ).
- « Au fond des victoires d'Alexandre on retrouve toujours […] - Charles de Gaulle », sur dicocitations.lemonde.fr (consulté le ).
- « L’ombre d’Eric Zemmour plane sur la médiathèque du Blanc-Mesnil », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- Dahlia Girgis, « Blanc-Mesnil : la médiathèque s'inquiète du partenariat avec l'association Alexandre & Aristote », sur Livres Hebdo, (consulté le ).
Annexes[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Ava Djamshidi, François-Xavier Ménage : L'Intrigante Sarah Knafo, Robert Laffont, mai 2022
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Haut fonctionnaire français
- Magistrat de la Cour des comptes française
- Femme politique française
- Personnalité de Reconquête (parti politique)
- Élève de l'École nationale d'administration (France)
- Élève de l'Institut d'études politiques de Paris
- Élève du lycée Turgot
- Étudiant de l'université Paris I Panthéon Sorbonne
- Naissance en avril 1993
- Naissance aux Pavillons-sous-Bois